Comment choisir du mobilier en bois durable ?
Comment choisir du mobilier en bois durable ?
Le bois est-il une ressource renouvelable et durable ? Oui, dans le cadre d’une gestion forestière planifiée sur le long terme, où la balance entre l’abattage et la plantation est respectée. Ce cycle n’est vertueux que lorsque la sylviculture est réfléchie, encadrée et respectée : car concrètement, un arbre planté pour un arbre abattu ne permet pas de compenser l’absorption carbone. Il faut que l’arbre, de préférence un feuillu, soit déjà mature avec de nombreuses feuilles afin qu’il puisse efficacement piéger et retenir le dioxyde de carbone (CO2).
De plus, toutes les parties des arbres sont utilisables. Le liège est utilisé pour la confection de bouchons et de revêtements de sols, les grosses branches sont utilisés pour le chauffage, le papier et le carton, les troncs servent en priorité pour les charpentiers, les menuisiers, les ébénistes, les tonneliers... Même les chutes de bois sont utilisées dans le secteur du bâtiment pour la confection de panneaux agglomérés.
Pourtant, il n’est pas rare d’entendre que le bois n’est pas si vertueux que ce que l'on pense, notamment concernant le bois énergie. Dans ce cas particulier, les gaz à effet de serre (GES) piégés par le bois sont réémis dans l’atmosphère lors de sa combustion. Alors, est-ce que le bilan est neutre ? Le CITEPA, chargé de répertorier les émissions de GES pour la France, s'est penché sur la question : "La biomasse énergie n’est pas, par nature et par principe, neutre vis-à-vis du climat. Son bilan carbone dépend du type de biomasse considéré, du contexte territorial, de la capacité du territoire à séquestrer du carbone sur le temps court et le temps long…" La réponse n'est pas simple et unique !
Mais revenons aux meubles et matériaux : comment choisir du mobilier en bois durable ?
Meubles en bois Made in France
L’Hexagone est un territoire richement boisé. Le taux de couverture des forêts est passé de 19% au début du XXe siècle à 31% en 2020, soit 16,9 millions d’hectares.
Toutefois les trois quarts des domaines forestiers sont privés. Le quart restant est géré par l’Office National des Forêts (ONF) qui met en œuvre un Plan de Gestion Durable, avec l’objectif de ne pas prélever plus d’arbres que l’accroissement naturel. Concernant les forêts privées, leur gestion peut être déléguée à l’ONF et/ ou le propriétaire peut viser l’un des deux labels : PEFC et FSC, afin de justifier son engagement pour une gestion durable de l’écosystème forestier.
L’avantage des essences locales est qu'elles sont endémiques. Cela signifie qu’elles sont parfaitement adaptées à leur climat d’origine. Alors pourquoi vouloir une terrasse extérieure en bois exotique, quand vous pouvez avoir une terrasse en pin maritime, douglas, chêne, châtaignier ou encore robinier… Le choix est vaste !
On peut également se poser la question de l’impact carbone, lorsque l'on achète du bois exotique provenant de l'autre côté de la planète pour avoir de beaux meubles en teck dans le jardin. D’autant plus que Greenpeace alerte régulièrement les médias et les institutions publiques sur l’exploitation illégale du bois tropical. Peu de contrôles et une forte demande mondiale, ne font qu’accélérer la déforestation. Au sein de l’Union Européenne, l’adoption en 2013 du RBUE, le Règlement sur le Bois de l'Union Européenne, vise à écarter du marché européen le bois dont l’origine n’est pas connue.
Chercher les infos
Néanmoins, s’approvisionner en mobilier et revêtements de sols en bois local n’est pas facile. Il faut souvent sortir des circuits des grandes chaînes de magasins, chercher et s’informer. Seules quelques enseignes bien connues mentionnent l’origine du bois, notamment Leroy Merlin pour ces revêtements de sols extérieurs et les parquets.
Le fabricant vendéen de meubles Gautier exploite des essences françaises, issues de forêts certifiées PEFC, principalement du Pin maritime de la région bordelaise. Le distributeur Kipli propose également des sommiers et du mobilier en bois massif de hêtre, issu de forêts françaises certifiées PEFC.
En se tournant vers des ateliers d'ébénisterie et de menuiserie à taille humaine, ainsi que vers des paysagistes, l’approvisionnement plus modeste peut provenir de forêts françaises ou européennes. Par ailleurs, dans ces ateliers, il est souvent plus facile de communiquer avec une personne qui connaît réellement la chaîne d’approvisionnement.
Chez Bien ou Bien, vous trouverez des meubles et objets de décoration fabriqués avec du bois français issu de forêts gérées durablement, comme la table basse de Roses & Aléas, les étagères de Gllu ou les tables de Kataba.
Les labels PEFC et FSC
Les labels peuvent nous aiguiller dans nos choix de mobilier en bois. Ces deux-là sont fréquemment utilisés lorsque l'on parle de forêts gérées durablement. Ils diffèrent par leurs critères et leurs objectifs, mais ils partagent la même règle d’être évalués par des organismes certificateurs indépendants comme Ecocert, Bureau Veritas, le COFRAC...
Le label FSC
Né en 1993, après le Sommet de la Terre de Rio, le label et l’organisme du même nom FSC (Forest Stewardship Council) visent une gestion durable des forêts à l’échelle internationale. Il s’agit d’une ONG, à but non lucratif, qui regroupe des organisations de défense de l’environnement comme GreenPeace et le WWF, des forestiers et des distributeurs.
Il est le plus adapté dans les pays en développement, car il s’articule autour de 3 leviers complémentaires : l’impact économique, social et écologique de l’exploitation des ressources de bois. De plus, il s’attache à prévenir la corruption.
Le label PEFC
Le label PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification) est né en 1999 à l’initiative de propriétaires forestiers européens qui jugeaient le label FSC inadapté à leurs territoires. Bénéficiant également du statut d’ONG, à but non lucratif, le label concerne désormais 52 pays. Au sein de l’Hexagone, c’est la certification la plus commune.
Il repose essentiellement sur l’évaluation du plan de gestion des parcelles, en se focalisant sur la chaîne d’approvisionnement, de l’exploitation de la forêt jusqu’au produit fini, dans l’objectif de promouvoir une filière durable.
Les traitements du bois
En intérieur, pour des raisons d’émissions de composés chimiques dans l’air, l’idéal est le mobilier et le parquet en bois massif. Il est plus onéreux, mais également plus durable. Si vous choisissez du stratifié ou du contreplaqué pour les revêtements de sols, l’étiquette émission dans l’air peut vous guider. Elle n’est toutefois pas applicable au mobilier.
Pour les espaces extérieurs, le bois doit répondre à une classe d’emploi de 3 ou 4 lui permettant de résister aux intempéries sans pourrir... Et donc de durer plus longtemps ! La classe 4 est la maximale, elle correspond à un environnement en permanence au contact de l’eau, comme un ponton ou une terrasse à même le sol. Certaines essences de bois sont naturellement imputrescibles alors que d’autres doivent être traitées avant leur pose. Par exemple, le Robinier (classe 4), le Châtaignier (classe 3), le Chêne (classe 3), le Mélèze (classe 3), le Douglas (classe 3) sont tous des bois naturellement adaptés aux extérieurs. Comme ils ne sont pas traités, ils patinent avec le temps et leur couleur évolue.
Quid du bois énergie ?
Il est loin de faire l’unanimité, car toute combustion émet des gaz à effet de serre et des sous-produits de combustion qui sont des polluants, comme les particules fines et ultrafines, les hydrocarbures aromatiques polycliques (HAP), du benzène… En fonction de la performance de l’appareil de chauffage et de la qualité du bois, il peut même se révéler être une véritable source de pollution dans l’air. Ainsi pour l’approvisionnement en bûche, il est préférable de se tourner vers du bois labellisé, avec un taux d’humidité contrôlé : France bois bûche, NF bois de chauffage ou encore ONF Énergie bois. Concernant l’appareil de chauffage, le label Flamme Verte récompense les appareils les plus performants.