Association En avant toute(s) : lutter pour la fin des violences de genre via l’écoute et la prévention
Association En avant toute(s) : lutter pour la fin des violences de genre via l’écoute et la prévention
Du 25 février au 4 mars inclus, 5% des ventes d’Ulule Boutique seront reversées à l’association En avant toute(s) !
Comment est née En avant toute(s) ?
L’association est née en 2013, dans le monde d’avant #MeToo. Nous étions un jeune groupe d’ami.es et nous voulions œuvrer pour l’égalité entre les hommes et les femmes. On est allé voir des associations qui existaient, pour certaines, depuis des décennies. Le constat : il était nécessaire d’investir dans le sujet des violences faites aux femmes, et notamment aux jeunes femmes. Encore aujourd’hui, le constat est alarmant : en France, une femme sur dix est victime de violences. Chez les moins de 25 ans, ce chiffre passe à une jeune femme sur sept.
Les jeunes femmes étaient absentes des dispositifs des assos. Nous avions plein d’interrogations sur leurs vécus, leurs ressources, leurs besoins. Nous avons donc dès le début axé nos actions sur l’amour, les relations saines, la prévention des comportements violents, à destination des jeunes femmes.
Quels ont été vos premiers projets ?
Les jeunes femmes posent alors plus de questions à Google (ou à ChatGPT aujourd’hui !) qu’à leurs copines, leur cousine ou leurs parents. Quand il y a un malaise, elles se tournent souvent vers le web. Nous avons donc décidé d’investir Internet, avec Commentonsaime.fr, un site de réflexion, de sensibilisation et d’information sur l’amour, les relations, la sexualité, l’estime de soi… Grâce à des articles, des témoignages, des mises en situation. Un exemple ? Pour “J’ai l’impression d’étouffer”, on apporte des ressources pour faire le point.
Sur le site, nous proposons aussi un tchat anonyme, gratuit et sécurisé : des discussions en tête-à-tête (ce n’est pas un forum) avec notre équipe de professionnelles, ouvert du lundi au jeudi (de 10h à minuit) et du vendredi au samedi (de 10h à 21h). Ouvrir une discussion n’engage à rien : cela permet d’avoir un regard extérieur, de mieux comprendre une situation. Mais notre équipe peut aussi apporter une aide concrète en fonction des besoins (pour une plainte, une aide pour trouver un logement…). On s’adapte à toutes les situations !
Nous proposons aussi un tchat anonyme, gratuit et sécurisé.
En 2017, notre campagne Ulule a été un vrai cap. On cherchait à rallier plein de personnes qu’on ne connaissait pas. Avant, on avait l’impression de prêcher dans le vide. Donc, voir ces personnes réagir et se retrouver dans notre discours, ça a été un moteur transformateur. On constatait que notre cause faisait écho dans d’autres espaces. Cela nous a aussi permis de prendre en compte l’étendue des violences, car nous avons reçu beaucoup de témoignages. Quand #MeToo est arrivé en France, fin 2017, fin 2018, on était avec mes deux collègues à se dire “faites que ça tienne, faites que ça tienne !”. C’est émouvant, ce changement de société.
Depuis ces débuts, vos missions se sont élargies ?
Oui, nous travaillons toujours pour les jeunes femmes, et aussi pour les personnes LGBTQIA+. On fait de la prévention via Internet, mais aussi de la sensibilisation via des campagnes thématiques et également dans les écoles, les collèges, les lycées et les universités. Nous animons des ateliers de sensibilisation aux relations filles-garçons. On fait de l’éducation populaire : on arrive pour réfléchir et construire ensemble, avec la volonté de développer l’esprit critique.
D’ailleurs, Comment on s’aime ?, c’est une question ! En général, on apporte plus de questions que de réponses… Nous voulons que toutes et tous se sentent légitimes pour se poser des questions, pour avoir une vie libre et digne. On encourage à interroger les acquis, ce qui peut sembler banal. Voici un autre exemple : “la jalousie est une preuve d’amour”. On questionne cela… Comment se manifeste la jalousie ? À quelle fin ? N’est-ce pas aussi un prétexte de contrôle et d’humiliation ? Nous voulons questionner les situations qui peuvent potentiellement être toxiques et violentes. On donne des pistes de compréhension.
On fait de l’éducation populaire : on arrive pour réfléchir et construire ensemble, avec la volonté de développer l’esprit critique.
L’association fait aussi des travaux de recherche ?
Beaucoup de jeunes sont hors des radars. On ne savait pas ce qui leur arrivait. Alors nous avons souhaité analyser leurs paroles, leurs freins, leurs rêves, leurs possibles… Pour en faire un savoir collectif. On a produit par exemple une étude sur la jeunesse LGBT dans les territoires d’Outre-mer, ou une autre sur les violences dans la sphère professionnelle. Notre objectif, c’est d’outiller le plus grand nombre - pouvoirs publics, citoyens, citoyennes - pour faire collectivement une autre société, une société sans violence, une société plus aimante.
Vous avez une approche féministe des violences. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Tout d’abord, le constat, c’est que les femmes sont massivement victimes de violences, principalement de la part des hommes. Ces violences sont organisées dans notre société et sont les symptômes d’inégalités de genre qui se trouvent dans de nombreux espaces de la société (répartition des tâches domestiques, répartition des espaces dans la cour de récréation…). Les violences découlent clairement de ces inégalités.
Quand les femmes viennent nous voir, ce sont elles qui le décident. On sera toujours de leur côté. On ne leur dira pas quoi faire. On leur redonne simplement ce droit d’exister par elles-mêmes.
Quels sont vos projets ?
On prépare l’ouverture du Musée national du patriarcat, prévue pour 2035… On imagine que dans 10 ans, le patriarcat sera à mettre au musée… C’est un musée virtuel. Le lancement aura lieu le 28 février. On montre des œuvres du temps révolu du patriarcat. J’aime beaucoup La chaussette sale !
L’idée, c’est de choisir l’humour et la légèreté pour regarder avec ridicule des comportements encore communs. Pour montrer que cela n’est pas inatteignable et que cela nous concerne tous. C’est l’occasion de sensibiliser et de collecter des fonds.
Autre projet : avec Comment on s’aime, on vise les 15-25 ans. On a travaillé avec des plus jeunes pour créer le site premièresfois.fr, pour les 10-14 ans. On va encore le renforcer avec plein de contenus. Parents et adultes, diffusez cela pour vos ados et pré-ados !
Quelle est la philosophie de l’association ?
On croit au collectif. On ne peut pas réussir le changement seul. Tout le monde a un rôle à jouer. Les individus ne suffisent pas à transformer les structures. C’est pour cela que nous mobilisons aussi les pouvoirs publics ou les entreprises. Mais nous travaillons sur des questions intimes… Donc il faut aussi faire bouger les choses dans son intimité !
Plus largement, j’ajouterais que nous croyons en l’amour ! Et que nous avons une vision positive, drôle et décalée de l’amour. On sait qu’on peut s’aimer sainement, on prône une belle manière de le faire. On est pleines d’espoir et d’enthousiasme !
👉 Du 25 février au 4 mars inclus, 5% des ventes d’Ulule Boutique seront reversées à l’association En avant toute(s) !
👉 Et pour faire un don à l’association, rendez-vous ici !