[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #4: La transition écologique Made in France, réalisé par ID L'Info Durable.]

Vous avez récemment relocalisé votre activité à Marseille. Pourquoi ce choix ?

Depuis la fin d’année dernière, nous avons en effet relocalisé notre production en France. L’objectif à l’origine était de produire sur le territoire, mais personne n’avait l’outil de production pour le faire de manière importante. Donc l’idée était de tester le marché afin de voir s’il y avait un vrai attrait pour ce produit. Une fois que nous en avons eu la confirmation, nous avons concentré notre énergie pour concevoir une machine et pour pouvoir fabriquer nos produits au plus proche de nos clients, c’est-à-dire en France.

Quels sont les avantages et les inconvénients d’une relocalisation en France, lorsque l’on est une entreprise ?

Il y a la fierté de pouvoir créer des emplois dans notre pays, cela est indéniable. Pour notre part, nous avons en plus fait le choix de travailler avec un ESAT, qui emploie des personnes en situation de handicap. Concrètement, nous avons construit une machine mise à disposition de l’ESAT, afin que douze personnes à temps plein puissent travailler sur ce projet. Le fait de pouvoir proposer un produit fabriqué en France permet généralement aussi de s’adresser à plus de clients potentiels.

Aujourd’hui, les gens sont de plus en plus vigilants quant au fait d’acheter en France. Cela crée également plein de challenges. Notamment le fait de parvenir à avoir des coûts de production qui sont contrôlés, maîtrisés en France. Le fait de mettre en place tout le process de production de A à Z afin de devenir un véritable industriel est aussi un sacré défi. La relocalisation nous a également permis de signer avec de belles enseignes, des référencements nationaux, à l’instar de Biocoop ou Monoprix. Ce que l’on n’aurait pas forcément eu l’occasion de faire si on ne s’était pas relocalisé en France. Je ne vois pas réellement d’inconvénients à la relocalisation, à part que les coûts de production sont légèrement supérieurs. Mais l’idée, c’est aussi de réussir à pouvoir vendre plus en termes de quantité pour réussir à réduire nos coûts fixes associés.

"Made in France", c’est bien, mais "made in France" responsable, c’est mieux : votre entreprise va dans ce sens ?

Oui, aujourd’hui nous proposons d’ailleurs une gamme de produits zéro déchet dans l’univers de la cuisine principalement. Nous avons par exemple le Bee wrap, un emballage alimentaire à base de cire d’abeille qui remplace le cellophane et qui est réutilisable une centaine de fois. Nous vendons aussi une lessive écologique. Nous avons d'autres produits comme un savon vaisselle solide et une éponge réutilisable. L’idée est d’enlever tout le plastique que l’on peut avoir dans nos produits afin de proposer quelque chose de plus durable. Typiquement, le savon vaisselle de 200 grammes correspond à deux bidons de liquide vaisselle. Quant à l’éponge réutilisable, c’est un produit que vous pouvez nettoyer au lave-vaisselle ou lave linge une cinquantaine de fois et garder environ un an.

Entretien réalisé par Clément Pedrosa.

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