[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #4: La transition écologique Made in France, réalisé par ID L'Info Durable.]

Malgré la concurrence étrangère, les cosmétiques français ont toujours la cote et ce, notamment à l’international. Toutefois, le domaine doit composer avec les enjeux environnementaux et sociétaux, en faisant face à l’évolution des mentalités de consommateurs qui refusent des produits chimiques et ayant trop d’impacts lourds sur l’environnement.

En chiffres, cette industrie avait battu un nouveau record en 2019 en enregistrant une progression de 9 % par rapport à 2018. Le secteur avait affiché une exportation de 15,7 milliards d’euros de produits cosmétiques français. Un record qui confirme la place importante que prend l’industrie de la cosmétique "made in France" dans l’économie nationale. Toutefois, cet exploit est nuancé par l’affaiblissement de la consommation des Français sur le marché intérieur, avec une baisse de 1,2 % en 2019.

La cosmétique suit la transformation de la société

En croissance, le secteur cosmétique compte plus de 3 200 entreprises et parmi elles, les grands noms de l’industrie de la beauté. Cependant, la majorité reste dominée par les petites et moyennes entreprises (PME) familiales, indique la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA).

La FEBEA met également l’accent sur la place importante accordée à l’étiquette "made in France" dans ce secteur. Selon une étude réalisée par la fédération, la présence de la mention "France" sur un article de cosmétique augmente sa valeur d’environ 30 %, par rapport à un produit équivalent et étranger. Une renommée qui contribue au développement du secteur en France puisque chaque année, en moyenne 170 nouvelles entreprises cosmétiques voient le jour.

Ces ouvertures sont également vectrices d’innovation avec 3,6 brevets déposés par million d’euros dépensé. Les nouveautés apportées par les entreprises françaises suivent les transformations sociétales et sont axées sur la recherche des formules cosmétiques plus naturelles, moins polluantes et en phase avec l’environnement. Parmi ces transformations, la FEBEA souligne la place importante que prend le bio dans le domaine. La cosmétique bio et naturelle a affiché un chiffre d’affaires de 757 millions d’euros en 2018 et ne risque pas de s’arrêter là.

Où trouver les cosmétiques "made in France" ?

La France regorge de produits cosmétiques fabriqués entièrement dans nos régions. Comment se structure ce marché en France ? À défaut de ne pas avoir de Silicon Valley, la France possède sa "Cosmetic Valley", reconnue comme étant le principal pôle de l’innovation dans la parfumerie-cosmétique, étalé sur trois régions : le Centre-Val de Loire, la Normandie et l’Île-de-France. Quant aux territoires d’Outre-mer, ils ont pour spécialité de livrer les matières premières, qui sont de plus en plus focalisées sur le naturel. Trois régions regroupent la majorité des entreprises du domaine : Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Ile-de-France.

Pour retrouver ces différents produits certifiés français, l’annuaire du label "Origine France Garantie" recense l’ensemble des cosmétiques dans la catégorie soins et hygiène. Les plateformes Marques de France et la Fabrique Hexagonale référencent également les marques de cosmétiques fabriquées en France.

Quelle place pour la "slow cosmétique" française ?

Consommer français très bien, mais autant consommer éthique ! Le secteur prend progressivement en compte les enjeux environnementaux et répond à la demande des consommateurs avec des convictions écologiques de plus en plus fortes. Différentes firmes spécialisées dans la cosmétique se sont tournées vers la "slow cosmétique". Ce mouvement prône le retour à une consommation raisonnée de produits de beauté sains, responsables et naturels.

Pour attester de leur qualité dans le domaine, l’association Slow Cosmétique décerne chaque année son label éponyme aux marques qui s’inscrivent dans une démarche responsable. Celle-ci ne vérifie pas uniquement la formule des produits, mais contrôle les marques dans leur ensemble : commercialisation, modèle de l’entreprise, processus de production et nature du produit. "Les consommateurs attendent autre chose des marques que les formules naturelles, en soutenant les circuits courts et l’artisanat. L’engagement de l’association est de veiller à garder le savoir-faire traditionnel et artisanal pour pérenniser un système cosmétique qui est devenu déshumanisé et déconnecté de la nature", explique Constance Sycinski, coordinatrice de l’association.

Au total, 236 marques sont labellisées et parmi celles-ci, 203 sont "made in France". En 2019, les marques labellisées "Slow Cosmétique" ont enregistré une croissance de 30 %, c’est la plus forte progression enregistrée dans le secteur aux côtés du bio, souligne l’association. À la suite de la crise sanitaire, le processus de labellisation semble attirer plus d’entreprises qui souhaitent s’engager dans une voie plus responsable.

=> Découvrez nos cosmétiques fabriqués en France !

=> Revenir au sommaire La transition écologique made in France

=> Lire notre guide de la cosmétique