Impacts environnementaux du numérique : les premiers résultats d'une vaste étude
Impacts environnementaux du numérique : les premiers résultats d'une vaste étude
“Il devient urgent de mesurer l’impact environnemental global du numérique”, voilà le titre d’un article (à lire ici) du magazine de l’Agence de la Transition écologique (Ademe). Pourquoi et comment ? Raphaël Guastavi, chef de service Écoconception et recyclage de l’agence, évoque dans l'interview la diffusion très large du smartphone, à partir de 2010 : “Longtemps occultés par des termes choisis comme "virtuel " ou " dématérialisé ", ses impacts environnementaux suivent très probablement la même trajectoire explosive, sans que nous disposions encore, pour les mesurer, de protocoles et d’indicateurs faisant consensus”.
Il y a quelques mois, l’Ademe a donc commandé avec l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) une vaste étude sur ce sujet à un consortium de bureaux d’études. Cette recherche se penche notamment sur le cycle de vie des produits, considéré comme l’un des angles morts de la connaissance des impacts du numérique : “On s’intéresse depuis des années au poids carbone d’un courriel – et maintenant d’une heure de streaming – bien peu à leur empreinte en terme d’utilisation de matières premières (matériaux, extraction de métaux…).”
Il faut donc étudier les objets, de leur conception à leur fin de vie. De plus, comme certaines solutions numériques peuvent - mais pas systématiquement - “jouer un rôle d’accélérateur de transition écologique dans l’industrie, les collectivités ou chez les particuliers”, nous avons besoin d’une “vision globale”. Les résultats complets de l’étude seront publiés en 2022, mais des premiers chiffres intéressants sont déjà rendus publics. Ainsi, 10,38% de l’électricité est consommée, en France, par les services numériques. Ceux-ci sont aussi responsables de 2,87% des émissions de gaz à effet de serre.
10,38% de l’électricité est consommée, en France, par les services numériques.
Et puis, selon l'Ademe, chaque année, l’activité numérique d'une seule personne occasionne :
“Un impact sur le changement climatique similaire à un trajet de 2 740 km en voiture ;
La production de 370 kg de déchets sur l’ensemble des étapes du cycle de vie ;
Le déplacement de 1 160 kg de matériaux ;
L’épuisement de l’équivalent d’1 kg d’étain en ressources abiotiques naturelles”.
Source : étude ADEME-ARCEP, 2021-2022 ; chiffres soumis à une revue critique en cours de réalisation.