Branchages, feuilles mortes, herbe tondue... Si vous avez la chance d'avoir un jardin, vous faites peut-être un peu de "ménage" en ce moment ? L’Agence de la Transition écologique (Ademe) nous rappelle qu'en moyenne, “chaque Français génère environ 160 kg de déchets verts par an”. 

Que faire de ces matières issues de l’entretien des jardins et espaces verts ? Il est désormais interdit de les brûler (c'est même passible d’une contravention de 450 euros), que ce soit à l’air libre ou dans un incinérateur de jardin. Comme l'explique l’Ademe, c'est en effet une importante source de pollution :

“Enflammer des végétaux, surtout s’ils sont humides, dégage des substances toxiques pour les êtres humains et l’environnement, telles que des particules (PM), des oxydes d’azote (NOx) des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du monoxyde de carbone (CO), des composés organiques volatils (COV), ou encore des dioxines.”

De plus, “cela s'ajoute à la pollution atmosphérique déjà importante. La toxicité des émissions est encore augmentée lorsque ces déchets verts sont brûlés avec d’autres déchets du jardin (plastiques, bois traités)”.

Enflammer des végétaux, surtout s’ils sont humides, dégage des substances toxiques pour les êtres humains et l’environnement.

Il n’est pas non plus autorisé de jeter ces déchets dans un milieu naturel comme une forêt. L’Office national des forêts (ONF) signale que les déchets végétaux “favorisent les plantes envahissantes” et “mettent beaucoup de temps à se transformer en humus : ces résidus dégradent les sols forestiers pouvant même les asphyxier”.

Alors, que faire avec ces grosses quantités de déchets végétaux ?

1. Réduire la production de déchets verts

Tout d'abord, précisons que l'on peut bien sûr tout simplement produire moins de déchets verts. Jardiner avec mes déchets verts, un petit guide de la métropole du Grand Lyon, nous conseille ainsi de tondre moins souvent et plus haut, “ce qui augmente aussi la résistance de votre pelouse à la sécheresse. Vous pouvez utiliser une tondeuse dite «à mulching» qui pulvérise l’herbe en particules directement sur le sol et l’enrichit”. Ou encore de ne faire que le strict nécessaire avec les feuilles mortes : “À part sur la pelouse et les allées, laissez-les là où elles tombent comme dans la nature et vous verrez qu’elles auront disparu au printemps, digérées par la vie du sol.”

2. Apporter les déchets verts en déchetterie 

Tout simplement ! Les déchetteries proposent des zones dédiées aux déchets verts. Ils seront ensuite la plupart du temps broyés et compostés. Certaines collectivités territoriales proposent en plus un service de proximité en installant des points de collecte saisonnière, voire même une collecte à domicile. Renseignez-vous !

3. Donner une seconde vie aux déchets verts 

Tout d'abord, pour revaloriser chez vous certains déchets comme les branchages, il va falloir les broyer. Certaines communes proposent de prêter un broyeur portatif à leurs habitants. Il est aussi possible de louer ce type de machine, par exemple pour quelques jours avec un groupe de voisins intéressés ?

• Le compost individuel 

Vous pouvez installer un compost dans votre jardin : ce processus biologique vous permet de récupérer un engrais écologique ! Un compost individuel doit être entretenu assez méthodiquement, en grande partie avec des déchets alimentaires (épluchures, marc de café…) mais également avec des déchets verts (herbe tondue séchée, feuilles mortes, branchages broyés…). Le guide Le compostage et le paillage de l’Ademe donne de précieux conseils pour réussir un compost, un subtil équilibre entre déchets carbonés/ azotés, humides/ secs, grossiers/fins.

• Le paillage

Les déchets verts, entiers (herbes sèches, feuilles mortes) ou broyés (pour les plus gros déchets comme les branchages) peuvent servir à pailler, c’est à dire à installer une couche de végétaux sur le sol, aux pieds des plantes. Cette couverture végétale “nourrit” le sol, maintient une bonne humidité et protège les plantes des forts écarts de température ou de l’attaque de certains ravageurs. 

Enfin, on peut imaginer plein d'autres usages pour les déchets verts, comme par exemple une litière pour les animaux ou de beaux tuteurs faits maison avec les branches les plus droites... Pour soutenir les tomates de l'été prochain !