Les pesticides sont aussi présents dans la maison
Les pesticides sont aussi présents dans la maison
Les pesticides utilisés dans les champs sont souvent au cœur de l'actualité. On en oublierait presque qu’on les invite périodiquement aussi à la maison... En 2014, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'environnement, de l'alimentation et du travail (Anses) s’est intéressée aux pesticides qui peuplent nos habitations et nos jardins. Avec plus de 1500 ménages interrogés et plus de 5400 produits identifiés, il s’agit de la première étude d’envergure nationale sur ce sujet.
Les pesticides sont d'ailleurs en premier lieu défini comme "différents types de produits utilisés pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles : champignons, insectes, acariens, rongeurs, mauvaises herbes, etc."
Les pesticides regroupent différents types de produits utilisés pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles : champignons, insectes, acariens, rongeurs, mauvaises herbes, etc.
Il en ressort que les trois quarts des ménages ont utilisé un pesticide au moins une fois dans l'année. Sur le podium, on retrouve d'abord les insecticides. 84% des foyers ayant utilisé des pesticides en ont employé :
"Ce sont principalement des biocides utilisés contre les insectes volants (40% des ménages) et les insectes rampants (28%), et des médicaments vétérinaires pour lutter contre les parasites des animaux de compagnie (61% des ménages ayant un animal domestique)."
Les herbicides et produits contre les maladies des plantes d'extérieur sont en deuxième position. Ils sont utilisés dans les jardins, sur les terrasses ou les balcons. En troisième position arrivent les "répulsifs cutanés humains", comme les sprays contre les moustiques, "utilisés par 12 % des utilisateurs à une fréquence importante : au moins 6 utilisations par an pour la moitié des ménages et plus de 25 fois par an pour un quart des ménages".
Au delà d’un usage relativement courant, l’étude nous apprend que nous lisons peu ou pas les conseils d’utilisation, excepté pour les traitements anti-poux des enfants ou les traitements pour les plantes, et que nous ne savons pas où jeter les produits inutilisés encore pleins.
Des alternatives ?
Or, ces pesticides ne sont pas des substances chimiques anodines. Alors pour éviter une surexposition, on pense dorénavant à lire les précautions d’usage (aération, lavage des mains et/ou port de gants…) et à ramener tous les produits qu’on n’utilise plus en déchèterie.
Pour limiter leurs usages, on peut également s'interroger sur les alternatives envisageables :
Les anti-poux pour les enfants
Comme les bactéries résistantes aux antibiotiques, les poux sont devenus résistants aux insecticides traditionnellement utilisés (pyréthrines, malathion), qui ne sont plus commercialisés en France.
Les plus efficaces actuellement, disponibles en pharmacie et parapharmacie, sont les produits à base de diméthicone, une huile minérale qui recouvre et étouffe les poux et lentes. Combinés au passage du peigne fin spécial poux et lentes, c’est le traitement recommandé.
D’autres produits proposent de remplacer l’huile minérale par des huiles végétales, comme l’huile de coco, l’huile de jojoba ou même l’huile de colza ou l’huile d’olive, pour un traitement fait-maison. Leur efficacité n’est toutefois pas scientifiquement démontrée.
Des expérimentations de solutions à base d’huiles essentielles, comme la lavande (Lavandula augustifolia), l’huile essentielle d’arbre à thé (Melaleuca alternifolia) ou de girofle (Eugenia caryophyllus), présentent également des résultats in vitro encourageants. Cependant, en pratique, les huiles essentielles ne sont pas toutes adaptées aux très jeunes enfants et peuvent entraîner une sensibilisation.
Enfin d’autres alternatives, non évaluées scientifiquement, fleurissent. C’est le cas des salons de coiffure dédiés au traitement des poux. Ils utilisent des “aspirateurs chauffants”, qui dans un premier temps assèchent les poux et les lentes, puis les aspirent avec le passage du peigne fin.
Les anti-moustiques
Si vous êtes en voyage dans une zone où circule le paludisme, la dengue ou le virus Zika, l’usage de répulsifs sur la peau et les vêtements est fortement recommandé. Dans l’Hexagone, l’idéal est de se passer d’une barrière chimique pour privilégier une barrière physique.
Dans les chambres, plutôt que d’utiliser chaque été des prises anti-moustiques ou de se badigeonner de produits avant d’aller au lit, le plus efficace est d’installer des moustiquaires aux fenêtres ou de privilégier les moustiquaires tombantes au-dessus des lits.
Les phytosanitaires dans le potager
On ne peut que vous recommander d’avoir un potager bio, sans recourir aux pesticides de synthèse ! Tout un écosystème doit se créer puis s’auto-réguler. Les coccinelles, les hérissons et même les guêpes deviendront vos auxiliaires de potager. Les premières dévorent les pucerons, les seconds raffolent des limaces et escargots, les troisièmes sont de redoutables prédatrices de petits insectes nuisibles et participent également à la pollinisation des végétaux.
Vous avez peut-être déjà entendu parler de la permaculture ? C’est le potager qui peut sembler un tantinet désorganisé alors qu’il est, en réalité, parfaitement fonctionnel. Dans l’idée, on privilégie des variétés anciennes, que l'on peut replanter d’année en année. Ainsi, elles s'adapteront à votre sol et aux pressions extérieures. On multiplie les variétés afin de favoriser la diversité génétique et limiter la propagation des maladies. L’alternance des cultures joue également un rôle pour ne pas épuiser les sols. La présence de légumineuses (pois, fèves, trèfle, luzerne…) dans le jardin permet d’apporter naturellement de l’azote sans avoir besoin d’engrais. Bref, on essaie d’imiter ce que fait la nature elle-même !