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Hadrien Collot est plutôt du genre as de la débrouille. Entre deux coups de fils à ses fournisseurs - avec l’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe, les prix des matières premières augmentent - le co-fondateur de NIU nous raconte : “j’étais mauvais à l’école, un vrai vilain petit canard. Ma situation familiale était compliquée. Vers 15 ans, j’ai trouvé un échappatoire : réparer, bricoler et revendre des mobylettes. Je faisais de l’entrepreneuriat sans vraiment savoir que ça en était ! Cette activité a financé mon permis et mes études d’ingénieur à l’Ecole des Métiers de l’Environnement (EME), à Rennes”. 

Le jeune homme a grandi à Strasbourg, mais a passé tous ses étés en Bretagne, région d’origine de sa mère. “Je faisais de l’apnée, de la plongée, du bateau. Je passais ma vie dans l’eau. Cela m’a rapproché du milieu marin”, se souvient-il. Étudiant, il devient président du BDE (Bureau des élèves) général des BDE de son campus (soit 6000 étudiants !). À côté, il n’est toujours pas très bon élève : “en fait, je crois que j’ai toujours fait autre chose que ce que l’on attendait de moi !”, rigole Hadrien. 

Amis d'enfance

Diplômé en 2017, il se lance dans une première marque de crème solaire, Uji Sunscreen. Le projet évolue finalement vers NIU, avec Corentin Boisselier, un ami de très, très longue date : “on se connaît depuis qu’on a 2 ou 3 ans !”. Corentin quitte son travail dans le secteur de la logistique pour s’associer avec son ami d’enfance. “Nous avons voulu créer une crème solaire avec un impact le plus limité possible sur la santé et l’environnement. L’idée est entre autres venue de discussions avec des plongeurs sur la préservation de la biodiversité marine. Aussi, en tant qu’apnéiste, je m’intéresse à ce que je mets sur mon corps !”, explique Hadrien. L’ambition est vaste : développer “la meilleure crème solaire du monde” !

Nous avons voulu créer une crème solaire avec un impact le plus limité possible sur la santé et l’environnement.

Les deux copains engagés montent la structure et partent à la recherche de fournisseurs d’ingrédients et d’un labo français pour développer la formule, à partir de leur cahier des charges : des filtres minéraux (les seuls acceptés en cosmétique bio, qui fonctionnent comme un assemblage de miroirs qui réfléchissent les UV) sans nanoparticules, une immense majorité d’ingrédients d’origine naturelle et une formulation biologique. Mais aussi “une liste d’ingrédients courte, des matières premières un maximum européennes et plus de transparence”. 

Au printemps 2019, leur campagne Ulule est lancée. “Nous avons dépassé l’objectif de presque 1000%. Cela a été un gros tremplin”, observe Hadrien. La promesse ? Une crème solaire écologique, technique et responsable !

Mais une grande question occupe les deux associés : comment inclure au projet des actions environnementales concrètes ? Justement, Lola Ott fait son apparition dans l’histoire de NIU : élève dans la même école maternelle strasbourgeoise que les deux garçons, devenue depuis brillante diplômée en droit et en droit de la mer, elle propose aux co-fondateurs de créer une ONG, avec tout un tas de personnes motivées. C’est ainsi que naît Octop’us, en août 2019. Une structure à part, financée par NIU et d’autres entreprises : une association engagée dans la protection des océans, via la sensibilisation, la préservation et la dépollution. “Pour une crème vendue, nous finançons le nettoyage d’ 1 m² de plage avec Octop’us”, précise Hadrien. 

Pour une crème vendue, nous finançons le nettoyage d’ 1 m² de plage avec Octop’us.

Retourner à la plage

Les plans de 2020 sont en demi-teinte : la marque signe avec une centrale de pharmacie, mais des projets d’export tombent à l’eau à cause du Covid-19. Maintenant, les deux associés aspirent juste à passer une année normale, sans pandémie venue tout faire dérailler. Depuis leurs débuts, ils ont élargi leur gamme - qui va désormais jusqu’au SPF 50+ - et fait évoluer les formules. Aujourd’hui, elles sont composées de 97% d’ingrédients d’origine naturelle et certifiées bio par Cosmos Organic. 

Le flacon, fabriqué en France, est désormais en alu recyclé et recyclable : “c’est ce qu’on a trouvé de moins pire. C’est un métal qui résiste aux chocs et à la chaleur, et se recycle à l’infini. Alors que peu de packagings biosourcés se compostent réellement à la maison…”. L’étiquette est imprimée directement sur l’emballage… Pour éviter un potentiel détachement et réduire les déchets !

Corentin et Hadrien ne font pas de fausses promesses. Ils ne déclarent jamais qu'ils vont sauver les océans grâce à leurs flacons de crème. Leur proposition, c'est plutôt une alternative permettant de se protéger tout en abîmant le moins possible les écosystèmes marins : “On a tout simplement décidé d’être honnêtes. Quoique l’on fasse, on a toujours un impact. Dès qu’on met un seul orteil dans l’eau, on vient perturber une niche écologique équilibrée. Notre but, c’est de réduire un maximum cet impact”. 

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