[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #9 : Comment vivre sans plastique ?, réalisé par ID L'Info Durable.]

Plastique à usage unique : qu'en pensent les consommateurs et consommatrices ?

En 2018, un mouvement est né dans les supermarchés britanniques et a rapidement suivi sa route vers l’Hexagone et autour du monde. Le 2 juin de cette année-là, une opération baptisée "Plastic Attack" se déroule dans les grandes surfaces du pays, visant à dénoncer le suremballage.

"Il s’agit d’un mouvement citoyen international qui a pour but de sensibiliser et responsabiliser les consommateurs pour qu’ils deviennent des ‘consommac’teurs’, détaillait alors Fanny Vismara, à l’initiative de l’opération française. L’idée est de prendre conscience que nous pouvons agir, notamment en boycottant certains produits suremballés". Comment ça marche ? Après leur passage en caisse, les participants se débarrassent des emballages superflus des produits achetés et les laissent sur place. L’objectif : "Faire réagir les distributeurs pour qu’ils réduisent leurs emballages et que les industriels, qui sont à la base de la chaîne, s’investissent et proposent des solutions alternatives au plastique".

Et visiblement, les Français sont plutôt préoccupés par la question de la pollution plastique. D’après une étude du groupe 3M sur l’état de la Science dans le monde et en France publiée cet été, 90 % d’entre eux s’accordent à dire que des solutions doivent être mises en œuvre d’urgence pour atténuer le réchauffement climatique. Et pour 66 % des sondés, la crise sanitaire a amplifié ces préoccupations à leurs yeux. Enfin, bien que la pandémie ait signé un retour en grâce du plastique à usage unique, ce type de pollution arrive en tête des enjeux environnementaux pour 69 % des Français.

Paradoxalement, le pays compte parmi les plus gros consommateurs de plastique, avec notamment un goût prononcé pour l’eau en bouteille. Selon l’Atlas du plastique de 2020, 4,8 millions de tonnes en sont utilisées par an, soit 70 kg par habitant... Et parmi elles, 45 % sont des emballages, premier poste de consommation de cette matière. Dans le même temps, on estime que 58 % de tous les emballages que l’on consomme sont effectivement en plastique.

Crise sanitaire, retour du plastique à usage unique

Avec la pandémie de COVID qui a marqué l’année 2020, le plastique est redevenu fantastique. Les mesures de confinements et autres gestes barrières imposés partout autour du globe ont fait du masque chirurgical jetable un accessoire indispensable. Quant aux produits réutilisables du quotidien, ils ont été boudés au profit de leur version jetable, plus sûrs d’un point de vue sanitaire.

Mais ce léger rétropédalage dans la décroissance de la consommation de plastique ne devrait être que temporaire à en croire la volonté toujours marquée des instances publiques. La Commission européenne avait d’ailleurs balayé d’un revers de main la demande de report de l’interdiction de certains produits par le lobby du plastique européen. Alors qu’une échéance était fixée pour 2021, Bruxelles avait estimé qu’il était "encore plus important de poursuivre les efforts globaux de réduction des déchets" dans ces conditions de crise.

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