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Fini, les biodéchets aux ordures ménagères !

Fini, les biodéchets aux ordures ménagères !

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Restes alimentaires, épluchures, aliments périmés, ou autres déchets organiques biodégradables représentent jusqu’à un tiers des poubelles des Français. Pourtant, ils pourraient être facilement évités ou valorisés. Quelques solutions pour soulager sa poubelle des biodéchets.

[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #6 : Se mettre (vraiment) au zéro déchet : mode d'emploi, réalisé par ID L'Info Durable.]

On parle de biodéchets dès lors que ceux-ci sont constitués d’éléments organiques biodégradables tels que les restes alimentaires. Si l’on produit en moyenne 580 kg de déchets par an et par personne selon l’ADEME, ces derniers représenteraient jusqu’à un tiers de la poubelle des foyers français, estime le ministère de la Transition écologique. Pour les éviter, il faudrait d’une part lutter contre le gaspillage alimentaire et de l’autre, les "valoriser spécifiquement pour garantir une bonne qualité de traitement".

Le saviez-vous ?

La loi de la transition énergétique pour une croissance verte votée en 2015 prévoit une généralisation du tri à la source des biodéchets d’ici 2025, "pour que chaque citoyen ait à sa disposition une solution lui permettant de ne pas jeter ses biodéchets dans les ordures ménagères résiduelles, afin que ceux-ci ne soient plus éliminés mais valorisés".

Lorsque ceux-ci sont jetés dans la poubelle ménagère, ils finissent éliminés par incinération ou mis en décharge pour être enfouis. Pourtant, "ils représentent une ressource importante en matière et en énergie", note le gouvernement.

Mais pourquoi faut-il délester sa poubelle de ses biodéchets ? D’une part, lorsqu’ils finissent incinérés, leur combustion libère des émissions de CO2. De l’autre, si ceux-ci sont enfouis, ils se fermentent dans un milieu sans oxygène et génèrent alors des émissions de méthane, un gaz à effet de serre au pouvoir de réchauffement jusqu’à 25 fois supérieur à celui du CO2.

"À l’inverse, la valorisation organique via le compostage, l’épandage ou la méthanisation permet de faire retourner le sol ou de transformer des matières organiques brutes en une matière valorisable, le compost ou le digestat, adaptée aux besoins agronomiques des sols", précise le ministère. Et ce, alors que l’appauvrissement global des sols français en matière organique s’accélère. Leur valorisation permettrait alors d’une part de combler cette faille, mais aussi de se substituer aux engrais de synthèse classiques dont la fabrication "repose sur des ressources minières non-renouvelables et non disponibles en France".

Valoriser ses biodéchets pour réduire le gaspillage

Première étape pour soulager sa poubelle des biodéchets : réduire le gaspillage et valoriser ses restes. Prêter une attention particulière aux dates limites de consommation, mieux ajuster les quantités, cuisiner ses restes alimentaires ou encore réutiliser ses déchets...

Les épluchures de légumes

Accompagnées d’un peu d’huile, elles peuvent être cuisinées en chips par exemple.

Les fanes de radis

Très simple à incorporer dans ses recettes de soupe maison.

Le pain rassis

S’il a trop durci, on peut facilement le concasser pour en faire de la chapelure. Ou simplement le transformer en croûtons...

Les épluchures d’oignon

Aussi nutritives que le légume lui-même, elles peuvent servir à cuisiner un bouillon. Ou plus insolite, elles sont aussi utiles comme répulsif fait maison pour le jardin.

Les coquilles d’œufs

À la maison ou à l’extérieur, celles-ci sont utiles pour entretenir le linge blanc, mais aussi comme engrais pour les plantes.

Les peaux de bananes

Elles donneront un excellent coup de fouet à l’argenterie, mais aussi aux chaussures en cuir.

La farine périmée

Plutôt que de la jeter, on peut la réutiliser dans la salle de bains comme shampooing sec. Ou encore, côté ménage, mélangée à du vinaigre blanc comme dégraissant.

Le citron flétri

Excellent allié ménage, il peut redonner de l’éclat au linge blanc, ou servir à nettoyer tout type de surface. C’est aussi un allié beauté que l’on peut facilement inclure dans ses préparations de masque pour le visage, de shampooing ou encore de déodorant. Enfin, on peut bien sûr prélever des zestes pour les réutiliser en cuisine, en infusion, en pâtisserie...

Le marc de café

Lui aussi servira à la fois en cosmétique et au ménage. En guise de gommage exfoliant par exemple, mélangé à un peu d’huile d’olive. On encore pour désodoriser les canalisations ou le frigo.

Et le compost, c’est quoi ?

Le compostage est produit à partir de la dégradation des déchets organiques. Ces derniers vont devenir ce que l’on appelle "un produit stabilisé", le compost : un engrais biologique et naturel dont une multitude de micro-organismes vont se nourrir. Faire du compost chez soi présente de nombreux avantages dont celui de réduire de 30 % la quantité de nos déchets et d’éviter ainsi que ces biodéchets, composés à 80 % d’eau, soient incinérés ou enfouis. Enfin, le compost est aussi un excellent engrais entièrement naturel pour son jardin et ses plantes.

Et en appartement, c’est possible ?

Se mettre au compost est évidemment plus aisé lorsque l’on possède un jardin ou du moins un extérieur. Mais le fait de vivre en appartement n’est pas nécessairement un frein. À l’extérieur, deux solutions : soit on forme un tas avec les déchets dans un coin à l’abri que l’on retourne à la fourche une fois de temps en temps, soit on utilise tout simplement un bac à compost.

Sans extérieur dans son foyer, on peut d’abord se mettre au compostage de proximité : par exemple dans un bac partagé en bas de son immeuble ou encore dans un jardin collectif. Cette pratique se démocratise de plus en plus. Il existe également des formations proposées par les collectivités ou par des associations pour apprendre à fabriquer son propre composteur.

Autrement, on peut également s’équiper d’un appareil dédié au compost d’intérieur. Le composteur de cuisine est par exemple hermétique et sans odeur. Dans ce cas, il est conseillé d’y ajouter une cuillère d’activateur à chaque ajout conséquent de déchet organique. Un modèle doté d’un robinet est aussi préférable puisqu’il permet de récupérer le « jus » issu du tassement et de la fermentation des matières organiques. Jus extrêmement riche, que l’on peut d’ailleurs mélanger à l’arrosage des plantes.

Deuxième option : le lombricomposteur. Cette technique, plus rapide, mais aussi plus simple que le compost classique, repose sur la digestion d’un élevage de vers de terre qui vont manger la matière organique. Leur activité transformera les déchets en terreau.

Réussir son compost en cinq étapes

1. Composter ce qui est compostable

Avant de se lancer, il faudra bien garder en tête la liste des biodéchets compostables et ceux qui ne le sont pas. Globalement, on peut y mettre de nombreux déchets de cuisine comme les épluchures des fruits et légumes, mais aussi des déchets du jardin comme des feuilles mortes par exemple. Enfin, les matières biodégradables comme le papier ont aussi leur place dans le bac à compost... En voici une liste non-exhaustive. Attention toutefois, les règles peuvent différer selon le mode de compostage que l’on choisit et l’utilisation que l’on fera de son compost.

Que mettre dans son compost ?
  • Déchets de cuisine Epluchures, restes de fruits et légumes Marc de café, filtres en papier, feuilles de thé et sachets non synthétiques Fleurs fanées Coquilles d’œufs, coquillages... Pain rassis Essuie-tout, mouchoirs en papier Restes carnés (gras, couenne, arêtes de poisson...)

  • Déchets de jardin Gazon tondu Feuilles mortes Sciures et copeaux de bois Tailles de haies Paille, foin Ecorces d’arbres, aiguilles de pin

2. Attention aux faux amis !

Certains éléments qui semblent de prime abord avoir leur place dans le composteur risquent en fait d’altérer la bonne dégradation des déchets. Certains sacs en plastique biodégradables : des microparticules restent dans le compost. Le charbon de barbecue par exemple ou encore les graines, les noyaux, certaines plantes rampantes et mauvaises herbes sont à éviter. De même que la litière du chat contenant de nombreux germes, les huiles et les matières grasses, le bois traité, le verre, le sable, les os, les mégots de cigarette ou les magazines... D’autres déchets peuvent en revanche être incorporés au mélange, mais avec parcimonie : les agrumes, l’ail, les restes de viande, les laitages...

3. Mettre un peu de tout dans son compost

Il est important de mélanger les différentes catégories de déchets entre elles afin que ceux-ci se dégradent correctement. Selon les recommandations de l’ADEME, il faudrait soit les brasser au préalable, soit les disposer par couches alternées. Les différentes catégories à mélanger sont les suivantes : “les déchets carbonés (branches, paille, carton, sciure, copeaux, papiers, écorces...) avec les déchets azotés (déchets de cuisine, pousses vertes, tontes de gazon...) ; les déchets humides (déchets de cuisine, tontes de gazon, pousses vertes...) avec les déchets secs (branches, paille, papiers, sciure...) ; les déchets grossiers (gros branchages, déchets fibreux broyés...) avec les déchets fins (déchets de cuisine, tontes de gazon, sciure...)”.

4. Surveiller l’aération et l’humidité

Ni trop sec, ni trop humide, le compost nécessite une surveillance régulière. S’il semble trop humide, on peut alors y ajouter des déchets secs et inversement s’il est trop sec, on ajoute des matières humides - ou on l’arrose légèrement. Pour le compostage en quantité importante particulièrement, l’ADEME rappelle qu’il ne faut pas oublier au préalable de mettre “des matières grossières favorisant l’aération” dans son mélange, et de brasser régulièrement son compost - et notamment au début, puis une fois tous les mois. En outre, le compost doit impérativement rester humide jusqu’à son utilisation finale, au risque que les organismes décomposeurs meurent et que le mélange se déminéralise, altérant ainsi son efficacité comme engrais naturel.

5. Savoir reconnaître lorsque son compost est mûr

Si l’on l’utilise avant sa maturité, le compost pourrait s’avérer nocif pour les plantes. À terme, il doit être de couleur presque noire et ressembler à du terreau de commerce. Il doit également sentir la terre et l’on vérifiera qu’il ne contient plus aucun résidu de déchets qui ne seraient pas encore décomposés. Conseil de l’ADEME pour s’assurer que son compost est prêt : semer des graines de cresson dans des pots remplis de compost. Si elles germent, c’est qu’il est prêt.

Ces déchets insoupçonnés que l’on peut composter

Les restes de fruits, de légumes, les coquilles d’œufs, les feuilles et sachets de thé, le marc de café, les tontes de gazon, les feuilles mortes, les branchages... Toutes ces matières sont donc aisément compostables. Os, huiles, ou bois traité sont donc à éviter. Mais qu’en est-il des autres ? Quoiqu’il en soit lorsque le doute s’impose, il convient de bien vérifier si telle ou telle matière peut être compostée. En outre, certains déchets, insoupçonnés et souvent riches en nutriments, ont aussi leur place dans le composteur.

Les cheveux

Les cheveux, matière organique, peuvent par exemple être déposés dans le compost. Pensez à les récupérer au moment de la douche plutôt que de les laisser filer dans les canalisations. Autrement, ils sont aussi un engrais naturel très utile à la croissance des plantes. Il est donc aussi possible de les enterrer directement sous celles-ci. Attention toutefois, on évitera les cheveux teints ou traités chimiquement.

Les ongles

Les ongles sont aussi de bons candidats pour le compost car ils sont riches en kératine. En touts petits morceaux, ils sont recyclables mais aussi compostables. Et au même titre que les cheveux, ils peuvent aussi servir directement d’engrais pour les plantes.

Les bouchons des bouteilles de vin

Les bouchons des bouteilles de vin sont souvent faits de liège, matière biodégradable et naturelle. Ils peuvent ainsi être facilement incorporés au compost. Attention en revanche à bien vérifier sa composition, pas de bouchon en plastique, ni en liège mélangé au plastique ou encore avec de l’encre dedans !

Les poils des animaux de compagnie

Les poils des animaux de compagnie, comme les cheveux, peuvent eux aussi finir au compost.

Le sac de l’aspirateur

Le sac de l’aspirateur, s’il est fait de papier et donc biodégradable, est lui aussi compostable. Attention toutefois à ce que l’on a aspiré (notamment la poussière, à éviter).

Où composter mes déchets près de chez moi ?

Pas de compost chez soi ? Que faire de ses biodéchets ? Si vous n’avez pas encore sauté le pas, pas la place à la maison ou simplement, pas l’envie, il est toujours possible de se débarrasser de ses biodéchets, sans pour autant les condamner à la poubelle. Et ainsi limiter leur impact environnemental.

D’ici quelques années, une nouvelle poubelle dédiée devrait trouver sa place aux côtés des traditionnelles jaunes, vertes et bleues que l’on connaît aujourd’hui, comme le prévoit la loi de 2015 sur la transition énergétique. À partir du 1er janvier 2024, les collectivités auront l’obligation de mettre en place des solutions pour permettre aux citoyens de "ne pas jeter ses biodéchets dans les ordures ménagères résiduelles". En attendant cette généralisation, direction un composteur de proximité.

Si certains immeubles sont déjà munis d’un composteur collectif pour les résidents, pour les autres, il est possible de se débarrasser de ses déchets dans des endroits dédiés.

On se renseigne donc d’abord auprès de sa mairie pour savoir où l’on peut trouver un composteur collectif aux alentours. Sinon, on peut également se référer à des cartes interactives qui recensent les endroits aménagés. Certaines sont locales et proposent plusieurs composteurs au sein d’une même région. Autrement, la carte interactive, lancée à l’initiative de Zero Waste France et que l’on retrouve sur le site "Je veux mon bac bio", répertorie de nombreuses adresses à travers toute la France. L’association a par ailleurs mis en place un site dédié aux biodéchets.

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