[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #11 : Tout savoir sur l'alimentation bio, réalisé par ID L'Info Durable]

Manger bio est-il un moyen de s’assurer une santé de fer ? Plusieurs études sur la question ont, en tout cas, démontré certains bienfaits. Réduction des risques de diabète, d’obésité, de cancer... Dans l’ensemble, ces travaux attribuent les bénéfices de l’alimentation biologique à la réduction de l’exposition aux produits phytopharmaceutiques de synthèse, mais également, à une plus grande disposition à manger équilibré. "On mesure entre 40 et 80 % de réduction d’exposition aux pesticides", chez les consommatrices et consommateurs réguliers de produits biologiques, tranche Denis Lairon, biochimiste, nutritionniste et directeur de recherche à l’INSERM.

Quels bienfaits reconnus sur la santé ?

En novembre 2020, la cohorte NutriNet-Santé rendait publique une nouvelle étude après des années de travaux. Paru dans la revue International Journal of Behavior Nutrition and Physical Activity, ce rapport faisait état d’une réduction de 35 % des risques de diabète de type 2 chez les personnes consommant en grande quantité des produits biologiques. Selon les auteurs, ces résultats relèveraient de l’effet constaté des résidus de pesticides que l’on retrouve dans l’alimentation conventionnelle sur le diabète. Plus précisément, les responsables seraient les perturbateurs endocriniens, qui pèsent sur l’obésité.

"Pour le risque cardiovasculaire, nous avons étudié le syndrome métabolique. Il se caractérise par un surpoids de type abdominal, une hypertension et une augmentation de la glycémie. Nous avons trouvé qu’il y avait 31 % de réduction du risque d’avoir un syndrome métabolique pour les personnes qui mangent régulièrement bio par rapport aux autres. Une autre étude sur 70 000 adultes indique enfin une baisse de 25 % du risque global de cancer chez les consommateurs de bio", ajoute encore Denis Lairon.

Plus récemment, au début de l’année 2022, une autre étude parue dans la revue Environment international faisait, elle, état d’une réduction du stress oxydatif, responsable du vieillissement cutané mais également de certains cancers ou de maladies neurodégénératives. Là encore, les responsables seraient les pesticides présents dans l’alimentation conventionnelle. Autre enseignement, la consommation de bio dès l’enfance contribuerait à un meilleur développement cognitif, grâce aux vitamines et nutriments apportés par ces produits et les régimes alimentaires équilibrés qui y sont souvent associés.

Un meilleur régime alimentaire global ?

Si, lorsque l’on mange bio, on réduit inévitablement son exposition aux produits chimiques indésirables, il apparaît que l’on serait également plus enclin à se nourrir correctement, avec des régimes alimentaires variés et équilibrés.

Selon Monsieur Lairon, "les consommateurs de produits bio ont un meilleur régime alimentaire. Ils choisissent par exemple davantage de céréales à base de farines bises ou complètes, et de légumes secs, riches en nutriments, minéraux et fibres alimentaires. Cela a un impact majeur sur leur bilan nutritionnel. On observe que ceux qui mangent régulièrement bio ont des apports nutritionnels nettement supérieurs à ceux qui ne mangent jamais bio. Ils sont également moins enclins à acheter des produits d'origine animale (viande et produits laitiers). À l’inverse, ils consomment deux fois plus de fruits et légumes, de céréales peu raffinées...".

Mais pas de régime miracle...

Somme toute, la toxicité des pesticides dits "naturels", autorisés par le cahier des charges de l’agriculture biologique est encore mal évaluée. Difficile donc d’affirmer qu’ils sont tous absolument sans danger. Toutefois, on attribue aux aliments cultivés en bio une plus grande teneur en nutriments, tels que la vitamine C, l’absence de pesticides de synthèse permettant à la plante de mieux se développer : "Les aliments biologiques sont meilleurs en termes de valeurs nutritionnelles. On note que dans les produits végétaux, il y a moins d’eau, en particulier pour les légumes. Selon les études, on remarque également qu’il y a plus de magnésium, de fer et de zinc".

Fruits, légumes... Faut-il tous les acheter bio ?

Tomates, clémentines, raisin ? Pâtes, riz, lentilles ? Poulet, lait, œufs ? Est-ce indispensable de remplir son panier de courses d’aliments exclusivement décorés du label ? Peut-on, pour certains produits, faire l’impasse dessus ? Dans l’ensemble, on estime que dès lors qu’un fruit ou légume est destiné à être consommé cru, avec sa peau, mieux vaut privilégier les produits labellisés. Quelques exemples d’aliments dont la culture conventionnelle nécessite de grandes quantités de pesticides :

• La salade

• La pomme

• La pomme de terre

• La viande - bœuf ou poulet, contenant également d’importantes quantités d’antibiotiques, OGM...

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