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Depuis toujours, Julia Zhuravleva aime les bijoux. Et leur intemporalité. Pendant plusieurs années, elle travaille dans la mode. “Mais cette façon de toujours pousser à la consommation me heurtait. Après la pandémie de Covid-19, j’ai changé mon fonctionnement et je me suis posé beaucoup de questions”, raconte la fondatrice d’Honeth. En triant sa boîte à trésors, elle s’interroge : “j’avais beaucoup de bijoux cassés. Je ne pouvais pas les renvoyer aux marques. Que faire pour s’en séparer en faisant un geste durable ?”. 

L’idée s’affine avec le temps. “Les bijoux représentent une sorte d’héritage et se transmettent. Les métaux nobles comme l’or et l’argent se recyclent à l’infini, on pourra toujours les utiliser”, précise-t-elle. À l’automne 2021, Julia est prête pour sa campagne de financement participatif, avec un principe simple, des bijoux aux mille et une vie... “Honeth est basé sur le cercle vertueux du recyclage”. 

Des bijoux recyclés et Made in France

Les bijoux Honeth sont donc en effet composés de métaux recyclés : les bagues, colliers et autres bracelets sont en argent sterling 925 recyclé, plaqué avec du rhodium pour les bijoux argentés ou de l’or 18 carats recyclé, d’une épaisseur de 8 microns, pour les bijoux dorés.

Et la filière des métaux éthiques ? “J’ai bien réfléchi, notamment au label Fairmined [une certification qui atteste de la provenance d'or produit par des mines artisanales et à petite échelle, ndlr]. J’ai aussi fait des sondages. Ce qui en ressort, c’est que ma communauté et moi, on préfère éviter l'extraction minière qui fait des ravages environnementaux, même s’il est clair que que Fairmined garantit de bonnes conditions de travail. Mais il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution !”. 

Ce sera donc le recyclage. Julia ne voulait pas faire dans la demi-mesure : toutes les étapes sont réalisées en France. Une fonderie francilienne récupère dans l’Hexagone des métaux usagés (anciennes pièces, chutes de production, rebuts de bijouterie, petits éléments issus d’objets technologiques…). Cette entreprise les fond et les transforme en petites billes, en fils ou en plaques. Ceux-ci sont utilisés par l’atelier qui fabrique minutieusement les bijoux Honeth, installé près de Lyon.

Des bijoux qui durent longtemps

Peu à peu, la créatrice construit son “vestiaire à bijoux”, avec “un design intemporel” et une recherche de durabilité. “Je cherche bien sûr l’esthétique, la géométrie. Le visuel compte autant que la responsabilité”, affirme-t-elle. De plus, elle cherche à créer “des pièces que l’on peut garder toute la vie. Et cela ne sert à rien d’avoir des centaines de références et un stock dormant !”.

Dans son pack en kraft recyclé (et non un petit sachet en organza qui finira à la poubelle ou dans un tiroir !), Honeth propose aussi “un kit pour prendre soin des bijoux”, avec un spray nettoyant dans un flacon en verre - le bouchon est encore en plastique, mais Julia travaille sur le sujet ! - et une lingette en PET recyclé. Une manière de faire durer les bijoux plus longtemps !

Le visuel compte autant que la responsabilité.

Et de préciser : “je propose une réduction de 10% aux clients et clientes qui me renvoient le flacon. Je le remets en circulation. Et je le recycle seulement après 10 utilisations. Tant que je peux réutiliser, avant de recycler, je le fais !”

Des collectes pour boucler la boucle

Depuis ses débuts, Honeth propose de récupérer et de recycler les bijoux de la marque qui ne sont plus utilisés. Comme la marque est toute jeune, cette possibilité est très peu utilisée ! Mais le processus est en place, “ce n’est que le début de l’histoire”, dit Julia. 

Et puis, plusieurs fois dans l'année, notamment pendant les soldes, Julia va encore plus loin en organisant de grandes collectes éphémères de bijoux, quelle que soit la marque. En participant, vous pouvez ainsi recevoir des bons d'achat de 20 à 40 euros. “Au début, j’étais un peu réticente, je ne savais pas ce que les gens allaient envoyer. Mais en parlant avec ma communauté et mes partenaires, j’ai changé d’avis. C’est une bonne manière de sensibiliser aux problématiques de l’industrie du bijou, très opaque, explique Julia. Cette démarche de recyclage est très importante pour moi. Ce n’est pas une solution miracle, mais c’est un premier pas. C’est mieux que de garder les bijoux sans les utiliser ou de les jeter !”.

Le recyclage n'est pas une solution miracle, mais c'est un premier pas.

Aussi, "c'est notre façon à nous de donner la possibilité à nos clients de faire une bonne action et de profiter d'un bon d'achat pour pouvoir s'offrir un bijou à un prix plus doux", dit Julia. Bonne nouvelle, une collecte est en cours jusqu'au 6 février 2024 ! Pour vous inscrire, rendez-vous sur cette page, vous recevrez un petit mode d'emploi.

En pratique, vous pourrez renvoyer d’anciens bijoux en métal, cassés, ternis, dépareillés, abîmés ou oxydés, par la Poste, via Mondial Relay ou en les déposant au siège parisien d'Honeth. Pour leur donner une seconde vie, tout en évitant le gaspillage : "tous les bijoux collectés sont tout d’abord triés à la main en fonction de leur métal d’origine et de leur état. Les bijoux en bon état seront nettoyés et confiés à des associations. Les bijoux restants seront dessertis et nettoyés avant de les déposer chez la fonderie partenaire. Les perles, les strass et les pierres desserties sont distribuées après de nos marques partenaires pour la réutilisation et le réemploi". Une manière de boucler la boucle pour cette marque qui prouve qu’économie circulaire et joaillerie peuvent briller ensemble. 

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