Près de 2000 entreprises signent le “Manifeste de l’économie de demain”
Près de 2000 entreprises signent le “Manifeste de l’économie de demain”
Le Mouvement Impact France, un réseau d’entrepreneurs et d’entrepreneuses qui “mettent l’impact écologique et social au cœur de leur entreprise”, lance ce jeudi un Manifeste de l’économie de demain. À ce jour, cet appel à un nouveau modèle affiche déjà près de 2000 signatures, comme Julie Chapon (Yuka), Thomas Huriez (1083), Maud Sarda (Label Emmaüs) ou encore Jean Moreau (Phenix). Ulule et donc Bien ou Bien en sont également !
Le propos ? Sur une planète qui se réchauffe, dans un monde où la richesse est trop concentrée, “l’économie doit et peut changer, mais des changements à la marge ne suffiront pas à relever les défis auxquels nous faisons face”... Et les entreprises doivent prendre leurs responsabilités.
L’économie doit et peut changer, mais des changements à la marge ne suffiront pas à relever les défis auxquels nous faisons face.
Pour faire évoluer les règles, ce manifeste appelle à “un contrat renouvelé entre l’Etat et toutes les entreprises, au service du bien commun”. Le texte développe 5 grandes propositions, avec l’objectif affiché d’inspirer les programmes des candidats et candidates à l’élection présidentielle...
1. La création d’un index écologique et social
Pour les signataires, les dispositifs, référentiels, certifications, labels, classements et autres s’empilent de manière illisible : “Cette absence d’homogénéité et d’obligation explique en partie la faiblesse des engagements RSE depuis 20 ans”. Alors, un index écologique et social serait une nouvelle grille de lecture, un référentiel “unique et partagé sur l’engagement et la transformation des entreprises”, basé sur plusieurs objectifs (social, environnemental, gouvernance, partage de la valeur et recherche d'impact positif). Cet index serait largement connu par tout le monde, pour notamment éclairer les choix de consommation.
2. La mise en place d'un statut dédié pour les entreprises à impact écologique et social (positif, bien sûr)
Ce statut reconnaîtrait “les entreprises dont le modèle est entièrement tourné vers l'impact positif et la résolution de grands défis sociaux et/ou environnementaux”, via des conditions simples et auditables : la priorité donnée à l’impact social et/ou écologique positif, avec en parallèle la limitation des effets négatifs, un juste partage de la valeur et une politique du partage du pouvoir caractérisée. L’objectif : accélérer l'engagement des entreprises en France !
3. Le soutien de l’innovation sociale et écologique, au même titre que l’innovation technologique
L’innovation technique ou scientifique est largement soutenue, via des investissements et des politiques publiques… Les signataires invitent les pouvoirs publics à faire de même avec l’innovation sociale et écologique, par exemple via “un crédit d’impôt recherche et innovation sociale et écologique”, un soutien aux jeunes entreprises à impact (via divers exonérations) ou encore une éco-conditionnalité dans l'attribution des fonds des Programmes d’Investissements d’Avenir (PIA).
4. Une réorientation de la fiscalité, des aides et des investissements publics
En faveur des entreprises à impact… Pour les rendre plus compétitives. Cela pourrait passer entre autres par une “commande publique orientée vers les entreprises les plus engagées” ou par une “éco-conditionnalité des aides et des investissements publics”.
5. Développer des “filières d’avenir vers un modèle sobre et pourvoyeur d’emploi”
Il s’agit là de prendre des mesures fortes pour aider les “filières d’avenir” à “se restructurer dans une dynamique de sobriété et d’inclusion”. Par exemple dans la grande consommation (grâce à un “Planet Score” ou une TVA réduite pour les produits responsables), l'industrie textile (en encourageant la relocalisation), ou l'agriculture (en augmentant les surfaces bio)... Mais aussi dans les domaines de la tech, du logement, de la santé, de la finance et de l’éducation.
Le Manifeste de l'économie de demain est disponible en intégralité ici.