Découvrez notre sélection de gourmandises chocolatées !

À l’approche de Pâques, les achats de chocolat explosent. En 2020, cette période a ainsi représenté 205 millions d'euros de ventes de produits chocolatés, selon le Syndicat du Chocolat. À la vue de ce chiffre, nous pouvons conclure que les Françaises et les Français aiment le chocolat. Et on ne se trompe pas ! La consommation moyenne annuelle est de 6,4 kg par personne. Seul hic, le franc succès de la fève venue des forêts tropicales pose quelques problèmes sur lesquels on vous conseille de ne plus fermer les yeux.

Le chocolat, bon pour les papilles mais pas forcément pour la santé

Le chocolat est certes riches en magnésium et flavonoïdes, des anti-oxydants de la famille des polyphénols... Mais en quantités peu importantes. Par exemple, selon le Ciqual, 10 g de chocolat noir à 70% apportent 20 mg de magnésium, alors que les valeurs de références sont de 300 mg/jour pour les femmes et 380 mg/jour pour les hommes.

"Inutile de se voiler la face, le chocolat, c'est avant tout du gras et du sucre. Pas de quoi gâcher le plaisir de déguster un bon cru. Mais pas de quoi non plus le transformer en aliment santé", écrit ainsi l'UFC-Que choisir. En effet, le chocolat est composé de pâte de cacao (les fèves broyées), de beurre de cacao et de sucre, dans des proportions variables entre les types de chocolat et les fabricants. De plus, "quant aux vertus psychostimulantes et protectrices contre les maladies cardio-vasculaires, le lien entre consommation de chocolat et diminution de maladies n'a jamais été démontré". Privilégiez donc pour une consommation éclairée et raisonnée, pour le plaisir !

• Regardez le pourcentage de cacao

Plus il est clair, plus il contient de gras et de sucres... À titre comparatif, la teneur en cacao d’un Kinder surprise est de 15% (le reste étant composé de lait en poudre, beurre concentré, sucre etc.) alors que le chocolat noir peut aller jusqu’à 100% de cacao dans certains cas.

• Achetez du chocolat avec une liste d'ingrédient courte

De la pâte de cacao, du beurre de cacao et du sucre, c’est tout simplement l'essentiel (voire du lait pour le chocolat au lait, et des ingrédients "bonus" pour le goût comme des noisettes, des écorces d'orange ou de la fleur de sel !). Si d'autres ingrédients (la lécithine, un émulsifiant, ou d'autres types de graisses...) figurent sur l'étiquette, c’est le signe que le produit est ultra transformé.

Un aliment pas très bon pour l'environnement

Sur la saison 2020/2021, près de 5 millions de tonnes de cacao ont été produites dans le monde... Mais, à l’heure où le GIEC nous informe que la forêt amazonienne pourrait devenir une savane si nous ne prenons aucune mesure, la déforestation est toujours notamment due à cette culture. "La déforestation liée au cacao s’intensifie en Afrique de l’Ouest. Pour répondre à la demande croissante en chocolat, de nouvelles cultures de cacao sont créées illégalement, notamment dans les aires protégées des forêts tropicales. Ce phénomène met en danger les habitats naturels des espèces animales et accélère le dérèglement climatique", signale ainsi FairTrade/ Max Havelaar.  

Un rapport de Mighty Earth, publié en 2018, révélait que malgré des engagements entre les dirigeants des pays producteurs de cacao et les grandes marques de chocolat, la déforestation en Afrique de l'Ouest n’a pas freiné et a même dans certains cas accéléré à cause de la culture de cacao.

La monoculture, l’utilisation d’engrais artificiels et de pesticides dangereux pour les agriculteurs sont également des pratiques nocives pour la santé, les sols et la biodiversité. De plus, comme le café, le cacao est toujours un produit qui vient de loin, avec donc une empreinte carbone non négligeable liée aux transports.

• Vérifiez les labels sur l’étiquette

Un label bio (comme AB, Nature et Progrès...) garantit que les cultures sont exemptes de pesticides ou d’engrais chimiques. Les labels équitables ont souvent également souvent des critères environnementaux, comme Fairtrade, qui vise le développement d'une agriculture plus durable. Par exemple, la conversion à l'agriculture biologique est encouragée par une prime spécifique.

• Consultez les rapports des ONG

En matière d'agroalimentaire, les ONG pointent souvent les mauvais élèves. Par exemple, à l'occasion de Pâques 2022, Mighty Earth a évalué (document en anglais) les grandes marques sur plusieurs critères ("traçabilité et transparence", "travail des enfants"...). Pour le sujet "Déforestation et climat", parmi les résultats très moyens ou mauvais, on trouve entre autres Lindt ou Ritter Sport. Mais l'ONG salue les petits pas dans le bon sens d'autres grosses entreprises, comme Nestlé (qui s'est engagé à planter 2,8 millions d'arbres d'ombrage, une technique d'agroforesterie durable, d'ici la fin de l'année).

Plus généralement, l'actualité du secteur nous donne des infos sur ses évolutions : en octobre 2022, pouvoirs publics, industriels, distributeurs, chercheurs et ONG ont signé une “Initiative Française pour un cacao durable”. Un projet à suivre !

• Fuyez l’huile de palme !

On l’a assez répété, l’huile de palme est l’une des principales responsables de la déforestation et de la mise en danger des espèces animales forestières. Si vous n’êtes toujours pas convaincu(e), elle a une haute teneur en acides gras saturés, dont l'excès est mauvais pour la santé. Mais, celle-ci peut apparaitre dans les listes d'ingrédients des petits œufs fourrés et autres gourmandises de Pâques.

Plus d'éthique

Du point de vue des droits des personnes, le chocolat pose également un problème de taille. Son prix parfois extrêmement bas cause une grande précarité chez les producteurs. Coincés entre la concurrence et le manque d’alternatives, les cultivateurs et les cultivatrices doivent vendre leurs récoltes à des prix bas. Ainsi, "77% des planteurs vivent sous le seuil de pauvreté  en Côte d’Ivoire (fixé à 1.27 USD/pp/jj pour le pays). S'ajoutent à ces préoccupations économiques des conditions de travail très difficiles – voire dangereuses – dans les plantations de cacao" d'après FairTrade. De plus, selon l’ONG Sauvons la forêt, 1,2 millions d'enfants travaillent dans des plantations de cacao. Alors, comment mieux acheter ?

• Encore une fois, lisez l’étiquette !

Le label Fairtrade garantit donc que les productrices et producteurs exercent sans travail forcé, dans des conditions sécurisées, avec des prix minimum garantis et des primes de développement. Bien d'autres labels équitables, transparents et indépendants existent, comme Fair for life ou World Fair trade Organization. Attention, tous les labels ne sont pas aussi indépendants : par exemple, Cocoa Life est un programme créé par Mondelēz International.

• Cherchez la traçabilité

Certains artisans chocolatiers travaillent en "bean to bar", de la fève à la tablette. Ils achètent les fèves dans des conditions justes et assurent eux-mêmes tout le processus de transformation. Renseignez-vous, sur les sites des marques ou en discutant directement dans les boutiques. En clair, le plus simple c'est surtout de consommer moins de chocolat, mais d’en acheter du bon, produit de façon éthique !

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