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"Les demi-mesures ne sont plus possibles", selon le nouveau rapport du GIEC

"Les demi-mesures ne sont plus possibles", selon le nouveau rapport du GIEC

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Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a rendu public le deuxième volet de son sixième rapport d’évaluation. Les scientifiques dressent un constat alarmant. Ils appellent les gouvernements à prendre des mesures drastiques : le réchauffement climatique représente "une menace pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète".
Photo by NASA on Unsplash

Dans le communiqué de ce nouveau rapport, le président du GIEC, Hoesung Lee, explique que les scientifiques lancent "un avertissement très sérieux sur les conséquences de l’inaction". Ce précieux document "reconnaît l’interdépendance du climat, de la biodiversité et des populations humaines et intègre davantage les sciences naturelles, sociales et économiques que les évaluations précédentes du GIEC. [...] On y insiste sur l’urgence de prendre des mesures immédiates et plus ambitieuses pour faire face aux risques climatiques. Les demi-mesures ne sont plus possibles".

Les études sont formelles, dans les deux prochaines décennies, le réchauffement planétaire atteindra 1,5°C. Un dépassement de ce seuil, même temporaire, entraînerait des conséquences graves et pour certaines irréversibles. Les scientifiques accusent les grandes entreprises et les gouvernements de se cacher derrière les excuses et appellent à une véritable action politique.

On y insiste sur l’urgence de prendre des mesures immédiates et plus ambitieuses pour faire face aux risques climatiques.

L’état des lieux est le suivant : la concentration de CO2 dans l’air a atteint son record depuis 2 millions d’années. Les événements climatiques extrêmes (vagues de chaleur, incendies, fortes pluies) sont plus fréquents et plus intenses depuis 40 ans. Les océans s’acidifient et perdent leur oxygène. La montée du niveau de la mer est à son niveau le plus rapide depuis 3000 ans. À titre d’illustration, les études rapportent que dans le pire des scénarios, le niveau de la mer aura monté de 2 mètres en 2100 (des villes comme Le Havre ou Dunkerque sont menacées), de 5 mètres en 2150 (la quasi-totalité des Pays-Bas serait noyée sous l’eau) et de 19 à 22 mètres sur 2000 ans. Le réchauffement va accélérer la fonte des glaciers et le dégel du pergélisol (qui contient des quantités phénoménales de gaz à effet de serre). Ces changements sont irréversibles dans les siècles à venir.

Des conséquences extrêmes et inégalement réparties dans le monde

127 risques majeurs liés au réchauffement climatique concernent particulièrement l’agriculture, la biodiversité et la santé. Par exemple, les pénuries d’eau, les sécheresses et différents évènements extrêmes comme les grêles ont fait perdre 9% à 10% sur la production de céréales de 1981 à 2010. Si le réchauffement atteint les +3°C, 29% des espèces terrestres sont menacées d’extinction. Les évènements météorologiques à eux seuls augmentent les risques de maladies cardio-vasculaires, gastro-intestinales, ainsi que celles transmises par les moustiques et celles liées à l’insécurité alimentaire. 

"Les populations et les écosystèmes les moins aptes à y faire face sont les plus durement touchés", signale le rapport. 143 millions de déplacés climatiques sont attendus d’ici 2050. Les sécheresses toucheront en particulier l’Amérique du sud, l’Afrique et le sud de l’Europe. Des fortes pluies frapperont les îles Pacifiques, l’Amérique du Nord et l’Europe et les moussons seront plus fréquentes et plus violentes en Asie. En France, la sécheresse fait déjà perdre 1,2 milliard d’euros de récoltes par an. La France est également particulièrement menacée par la montée des eaux en raison de ses nombreuses villes littorales.

Il est urgent d’agir

Tout retard dans l’action mondiale concertée nous ferait perdre un temps précieux et limité pour instaurer un avenir viable.

Ce document insiste sur le peu de temps qu’il nous reste avant un point de non-retour. Les 270 scientifiques de 67 pays qui ont rédigé le rapport sont unanimes : un développement résilient face au réchauffement climatique est déjà difficile à mettre en place dans la situation actuelle. Ce développement responsable serait donc bien plus limité dans un monde réchauffé de 1,5°C et impossible dans certaines régions si la hausse atteint les 2°C. "Tout retard dans l’action mondiale concertée nous ferait perdre un temps précieux et limité pour instaurer un avenir viable", affirme Hans-Otto Pörtner, coprésident du Groupe de travail II du GIEC.

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À propos de l'auteur
Clément Vauchelle
Rédacteur
Clément est étudiant en Master "métiers du journalisme" à Sciences-po Aix. Il rejoint l'équipe de Bien ou Bien comme stagiaire, afin de mettre sa plume au service d'une entreprise engagée et responsable.
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