Zèta

Pour Laure, “l’industrie de la mode fonctionne à l’envers”. La plupart des baskets sont fabriquées au bout du monde, en polluant sans vergogne et dans des conditions douteuses. Alors, pour la créatrice de Zèta, utiliser des matières biologiques ou naturelles, c’est bien. Mais ça ne suffit plus. Elle a donc travaillé d’arrache-pied pour imaginer des baskets à partir de matériaux existants.

En premier lieu, pendant les vendanges, Zèta récupère des déchets de la production vinicole (facile, en étant basée à Bordeaux !) : une fois que le jus des raisins est extrait, il reste le marc, c’est à dire la peau, les pépins et autres résidus. À première vue, on n’en ferait pas forcément une chaussure ! Mais Laure a trouvé la bonne recette. Ce marc est séché, broyé en fine poudre, puis mélangé avec du polyuréthane à base d’eau. Cela donne une épaisse pâte, teinte selon les coloris et étalée en grandes bandes fines prêtes à sécher… Bientôt utilisées dans la fabrication des chaussures.

L’extérieur est ainsi en partie composé de cette matière créée à partir de déchets viticoles (47% coton biologique, 29% déchets viticoles, 24% PU à base d’eau). Quid du reste, intérieur, semelles, lacets ? Pas de mystère, tout est recyclé, à partir de bouchon en liège, de chutes de caoutchouc ou de plastique repêché en Méditerranée.

Ces baskets répondant au doux nom d’”Alpha” sont dessinées à Bordeaux. Ensuite, le circuit est européen, pour limiter l’empreinte carbone. Le cuir de raisin et la doublure sont conçus à Milan, et les autres matières au Portugal. C’est aussi près de Porto qu’un atelier familial assemble les chaussures à la main. À noter : de nouveaux modèles (Alpha Velcro) contiennent quant à eux une part de déchets de maïs.

L’histoire se termine en France : pour conclure la démarche “zéro déchet”, les Zèta en fin de vie (normalement, pas demain la veille, puisqu’elles sont conçues pour être résistantes et durables !) sont récupérés gratuitement par la marque : elles sont recyclées en combustible vert par une entreprise normande.